Le figement lexical

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    • Jun 2006
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    Le figement lexical

    Salah MEJRI

    Le figement lexical

    Résumé

    Le figement, longtemps ignoré dans les études linguistiques, commence à occuper une place de choix dans les préoccupations de la recherche actuelle, et ce en raison de son importance pour une meilleur connaissance des systèmes linguistiques. Les études actuelles, pour récentes qu’elles soient, montrent qu’il s’agit d’une donnée de base incontournable dans la description des langues, d’un fait hautement économique pour le fonctionnement du système, problématique pour les descriptions disponibles et les méthodologies en vigueur, et de dimension heuristique certaine. C’est en partant d’un bilan global des études portant sur ce phénomène que nous avons essayé d’expliciter ces caractéristiques et de préciser les perspectives que l’étude du figement ouvre devant la recherche linguistique en général.


    Abstract

    Lexical frozeuness, which was for a long time ignored in linguistic studies, has now gained a privileged position in the present research studies, and this is due to the importance it has for a better comprehension of linguistic studies. Present studies, however recent they may be, show it as an indispensable database for the description of languages, a highly economical fact for the functioning of the system, as a problematic fact for the present descriptions and methodologies at work, having an unquestionable heuristic dimension. Starting from a general assessment of the studies concerning this phenomenou, we have tried to clarify these characteristics, to precise the prospects that can be opened up by the study of frozeuness for the linguistic research in general.



    Quand on parle du figement, on évoque toute une série de questions : Quel en est l’origine ? De quelle nature est-il ? Quelle portée peut-il avoir sur le fonctionnement des langues ? A quel niveau de la langue agit-il ? Comment doit-on le décrire ? Faut-il le traiter dans le cadre des approches qui partagent le présupposé de la régularité comme principe organisateur des langues ou dans une autre perspective ? Pourquoi est-il devenu une question d’actualité alors qu’il était longtemps ignoré ? Quelle place les théories linguistiques lui accordent-elles ? Dans quelle mesure peut-on décrire les langues en faisant abstraction de ce phénomène ? S’il s’avère qu’une telle tâche serait impossible à réaliser, y aurait-il possibilité de construire des descriptions capables d’intégrer toutes les données régulières et irrégulières de la langue ? Quelle serait la part de la sémantique, de la syntaxe, de la morphologie, de la phonologie et de la prosodie dans le figement ? Autant de questions intéressantes auxquelles les réponses ne sont pas évidentes. Au lieu de se lancer dans des conjectures de toutes sortes, nous voudrions tenter de répondre aux trois questions essentielles suivantes :
    - Pourquoi le figement est-il une donnée fondamentale dans l’étude des langues ?
    - En quoi réside son caractère à la fois économique et problématique, et en quoi consiste sa valeur heuristique ?
    - Quelles perspectives ouvre-t-il devant les études linguistiques ?

    1-Le figement, une donnée de base
    Le figement est loin d’être un phénomène marginal. Toutes les études sur corpus le confirment (cf. les travaux du LADL et du LLI). Cette importance peut se mesurer sur le plan à la fois quantitatif et qualitatif.
    1.1. Sur le plan quantitatif, bien avant la constitution des grandes bases de corpus lexicographiques ou autres, certains linguistes ont avancé des remarques relatives à ce phénomène fort intéressantes : SAUSSURE en parle en termes de synthèse et de tendance mécanique qui régissent en bonne partie le système linguistique. Il considère même l’agglutination comme un mécanisme hiérarchiquement supérieur à l’analogie puisqu’elle «fournit des modèles à l’analogie» (1982 : 224) ; SECHEHAYE, pour sa part, a attiré l’attention sur la grande portée de ce phénomène en voyant dans la locution une synthèse pure « qui consiste en ceci, qu’un ensemble de parties significatives est, dans l’acte de la parole, considéré dans sa signification totale et devient par là l’équivalent du signe simple d’une idée simple » (1921 : 655). Pour montrer son importance quantitative, il précise qu’ «il ne faut pas croire (…) que la synthèse ne se manifeste que sur des groupes restreints dont le total est assimilable à un mot de telle ou de telle classe. Notre parole est en bonne partie faite de redites, de membres de phrases, de phrases entières qui se déclenchent mécaniquement dans certaines circonstances et dont nous ne retenons que l’intention générale »(1950 : 98). D’autres aussi se sont appliqués à attirer l’attention sur ce phénomène : BALLY (1951) ; FREI (1929) ; DAMOURETTE et PICHON (1911-192, I) ; etc. (Pour plus de détails, cf. MEJRI 1997).
    Par ailleurs, les chiffres avancés par des études plus récentes prouvent que ces intuitions sont bien fondées : M. GROSS affirme que les séquences figées (SF) sont aussi importantes que les séquences libres (1986) ; les travaux sur des corpus textuels montrent que les séquences figées couvrent jusqu’à 20 % des textes analysés (équipe de Saint-Cloud).
    1.2. Outre ces données quantitatives, nous assistons dans le domaine de l’édition à un regain d’intérêt réel pour les locutions, les expressions figées et les énoncés proverbiaux (BERNARD C. GALEY, Passer du coq à l’âne, A. REY et S. CHANTREAU, Dictionnaire des locutions et expressions...)
    La réflexion théorique en rapport avec ce phénomène s’est développée à la faveur de plusieurs facteurs : le retour en force du sens dans la recherche linguistique, les difficultés de plus en plus grandes à construire des théories capables d’intégrer la diversité et la complexité des faits linguistiques, la place de plus en plus importante que le lexique commence à prendre dans les nouvelles approches, les problèmes concrets que pose le traitement automatique des langues, la validation de certaines théories ; autant de raisons qui ont fait que plusieurs rencontres internationales ont eu pour thématique le figement ( Europhras, Saint-Cloud, Tunis, etc.). Se dégagent de toute cette littérature un certain nombre de points qui montrent que ce phénomène représente une donnée fondamentale dans l’étude des systèmes linguistiques :
    - Le figement est inhérent aux langues naturelles : toute langue en usage dans une communauté produit inévitablement des SF ( G. GROSS 1996) ;
    - C’est un processus dynamique qui s’installe dans la langue grâce à l’usage et qui finit par fixer des séquences de toutes sortes dans le lexique ( GRECIANO 1983, MEJRI 1997) ;
    - Il s’agit d’un phénomène qui implique toutes les dimensions du système puisque toute SF est une séquence, initialement libre, dont les constituants, solidaires, correspondent à un signifié global et peuvent connaître des transformations de nature morphologique, phonétique et orthographique. Elle porte en elle tout le système dont elle est le produit (MEJRI 1998, 1999, 2000 ) ;
    - Il est l’unique source d’outils syntaxiques : c’est grâce à des phénomènes de grammaticalisation (cf. Travaux linguistiques du Cerlico, Vol. 13, 2000) que les langues se dotent de tous les paradigmes de morphèmes grammaticaux (MEJRI 1997, 2000) ;
    - En tant que processus de formation d’unités polylexicales, il se distingue par un champ d’action de large spectre catégoriel : les SF appartiennent à toutes les parties du discours ; certaines dépassent le découpage catégoriel pour avoir une configuration phrastique ou infra-phrastique sans correspondre à une partie du discours déterminée1 (MEJRI 1997 ) ;
    - Vu sous l’angle strictement lexical, le figement, de par son importance, impose une relecture des procédés de formation des unités lexicales qui serait de nature à montrer l’économie générale du renouvellement du système : en quoi le figement s’oppose-t-il à la dérivation et à la composition, comment peuvent-ils être complémentaires ?(MEJRI 2000)
    Outre ces considérations, il faut préciser que le caractère central du figement par rapport à tout le système linguistique peut se mesurer au nombre de dimensions que son étude implique :
    1.2.1.Une dimension phonétique (ou prosodique) concerne les séquences où la solidarité entre les constituants de la séquence est poussée jusqu’à l’amalgame et la transformation totale ou partielle de la configuration initiale de la séquence de départ2. Un exemple comme [∫epa], dont la séquence initiale [ℨ∂n∂sεpa], illustre parfaitement une évolution qui peut conduire jusqu’à la rupture totale avec la séquence d’origine, puisque dans ce cas précis, il y a eu chute du premier élément de la négation ; ce qui a donné [ℨ(∂)sεpa] ; la rencontre entre [ℨ] et [s] à la suite de la chute du [∂] dans [ℨ∂] est à l’origine d’une assimilation, probablement régressive, transformant le [ℨ] en [∫ ] ; à la suite de quoi [s] disparaît pour céder la place à [∫].
    La prosodie est une autre dimension impliquée par les SF. L’étude des parémies ne peut se faire indépendamment des données rythmiques (cf. ANSCOMBRE 2000 et ici même).
    1.2.2. La morphologie est un autre aspect, qui interpelle tous ceux qui s’intéressent au figement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les constituants des séquences figées fonctionnent à l’intérieur de la séquence de la même manière que les formants de la dérivation (les bases et les affixes) et les composants lexicaux de la composition dite savante 3. Cela signifie qu’ils ont par rapport à l’unité globale qu’est la séquence le même statut qu’a un affixe par rapport à l’unité monolexicale. Nous avons eu l’occasion de montrer comment la langue exploite les possibilités offertes par la dérivation et par le figement pour former des unités différentes à partir de la même base (MEJRI 1997 ) : dans routinier et de routine, le suffixe du premier joue le même rôle que la préposition de dans le second, la base étant identique :


    routin ier



    de routine


    Rien que ces deux exemples suffisent pour montrer que la langue se donne le moyen de forger des unités adjectivales en puisant dans l’immense potentiel des combinaisons discursives libres. Le cas des adverbes est beaucoup plus éloquent. Puisque le français ne dispose que d’un seul suffixe adverbial productif qui s’adjoint normalement à des adjectifs pour former des adverbes en -ment et que cette productivité se trouve limitée par un grand nombre de contraintes de toutes sortes (J. DUBOIS 1962, GUIMIER 1996, etc.), il nous semble évident que le système exploite tous les syntagmes, surtout prépositionnels, qui assurent dans le discours des fonctions similaires à celles des adverbes en -ment. C’est pourquoi le nombre des SF adverbiales est très important (M.GROSS 1986) . Vu sous le même angle que l’adjectif, il serait peut-être intéressant d’appliquer la même analyse morphologique à des SF adverbiales. Comme on le sait, l’adverbialisation à partir d’adjectifs d’appartenance nationale ou ethnique est très contrainte. C’est pour cette raison qu’on ne peut pas avoir anglaisement à partir d’anglais .4On relève par ailleurs que le système se donne le moyen de former des séquences adverbiales en à la comme dans à l’anglaise. Ainsi le déficit à un niveau se transforme-t-il en une performance à un autre niveau. Vu la productivité d’une telle structure qui donne lieu à une série pratiquement ouverte, R. MARTIN parle de moule locutionnel (1997). Le simple rapprochement avec des formes en -ment aiderait à voir dans à la un outil morphologique assurant des fonctions identiques à celles de -ment. Cet exemple peut en donner une idée même générale. Si l’on posait l’équivalence rapide/ va-vite, on verrait dans à la une sorte de préfixe5 jouant le même rôle que le suffixe –ment :

    rapide ment


    à la va-vite
    Le fait que ce « préfixe » soit productif peut donner matière à réflexion pour tous ceux qui ont une vision stricte des descriptions morphologiques, et par conséquent, entraîner des révisions importantes des descriptions actuelles.
    On peut dire autant des séquences verbales qui se situent par rapport aux quatre catégories prédicatives 6 (le nom, l’adjectif, le verbe et l’adverbe) en deuxième position après l’adverbe, du point de vue du nombre des suffixes productifs. Les suffixes verbaux productifs sont d’un nombre extrêmement réduit : -er est pratiquement le seul à donner de nouveaux verbes ; quelques unités seulement comportent -ir ; les autres suffixes sont tous improductifs7. Au-delà de l’adverbe, le figement devient la seule source morphologique pour les autres parties du discours ( prédéterminants, pronoms, prépositions et conjonctions). Pour les prédéterminants, les travaux sur les quantificateurs et les déterminants complexes montrent l’importance des paradigmes formés par exemple selon la structure Dét N prép+N du type une bouchée de , une poignée de, une kyrielle de, etc. Les pronoms complexes, bien qu’ils forment des paradigmes fermés, se rangent du côté des déterminants complexes et se voient enrichis par de nouvelles formations comme quelque chose, considéré par certains manuels comme un pronom indéfini8. Il en est de même des prépositions et des conjonctions qui renferment des paradigmes importants de locutions ayant des configurations très variées, parmi lesquelles nous retenons celles qui ont pour noyau un nom du type en raison de, dans le but de, etc. (G GROSS 1996, D. GAATONE 1976).
    1.2.3. Sur le plan syntaxique, l’étude du figement s’avère des plus fructueuses. Vu le caractère polylexical des SF et leur bonne formation syntaxique, elles impliquent toute la syntaxe qu’elles véhiculent. On a souvent considéré les SF comme des blocs rejetant toute variation ; les études récentes prouvent que cette vision ne correspond pas tout à fait à la réalité des SF, qui sont, au contraire, le siège de toute une gamme de variations. La notion de degré de figement (G.GROSS 1996) a donné lieu à des études aussi variées que multiples qui, grâce aux différentes transformations, rendent possible l’établissement d’une typologie des SF en fonction du nombre d’éléments de blocage dans leur fonctionnement syntaxique. Ainsi serait-il possible de dégager les points essentiels qui déterminent le tracé du continuum dans lequel s’inscrivent les SF : on aurait les séquences totalement figées d’un côté, de l’autre celles qui le sont moins mais à des degrés différents. Dans ce dernier lot, il faudrait repérer les SF dont le blocage est minimal, et partant de là, construire l’échelle du figement selon le principe suivant : une séquence est plus figée qu’une autre si elle présente un nombre d’éléments de blocage syntaxique supérieur. En termes concrets, cela signifie que l’étude des SF nécessite la reprise de toutes les questions de la syntaxe. Chaque type de séquence doit être analysé au moyen des transformations propres à la catégorie grammaticale à laquelle elle appartient, c’est-à-dire celles des syntagmes nominaux, adjectivaux, verbaux, adverbiaux, etc. C’est dire l’ampleur de la tâche et les conséquences qui peuvent s’ensuivre sur la syntaxe dite libre 9 !
    1.2.4. La dimension sémantique vient couronner le reste. Toutes les études portant sur le figement ne manquent pas de souligner l’importance du sens dans l’étude des SF et l’apport que ce genre d’étude peut avoir pour la sémantique en tant que discipline (GRECIANO 1983, 2000 ; KLEIBER 1998 et à paraître) . Des questions aussi complexes que la conceptualisation (MEJRI 1997, 1998), la globalisation (GRECIANO 1983, MEJRI 1998) la figuration (GRECIANO 1983), l’(a) référenciation (GRECIANO 1983, MEJRI 1997, 1998, etc.), la dénomination (MEJRI 2001), la stéréotypie (SANDLY 2000, MOSBAH 2000) et tant d’autres sont inévitablement traitées. Tous les problèmes du sens sont soulevés et les concepts de la sémantique moderne sollicités : flou sémantique (R. MARTIN 1992), prototypie (KLEIBER 1994), polysémie (MARTIN 1992, KLEIBER1999), inférence (R. MARTIN 1976), synonymie ( BALDINGER 1996, SAADAOUI à paraître), antonymie (THUN 1975, R. MARTIN 1976), les classes d’objets (G.GROSS 1996, D. LE PESANT 2000, etc.). Certaines questions de sémantique s’avèrent d’une valeur heuristique certaine. Le fait qu’on parte de l’une des caractéristiques sémantiques de certaines SF, l’opacité, a conduit à des discussions fort intéressantes. Souvent, on associe opacité sémantique à blocage syntaxique (G. GROSS 1996, MEJRI 1998, etc.) : serait totalement bloquée toute séquence sémantiquement opaque. C’est pourquoi on explique le blocage de la passivation par exemple dans :
    (1) Luc a cassé sa pipe
    *Sa pipe a été cassée par Luc10
    par l’existence d’un sens global, « mourir », non déductible de celui des constituants de la séquence11. Le fait d’opérer cette transformation conduirait à la remotivation du sens des constituants. Or, il s’avère que certaines séquences opaques admettent des transformations telles que la passivation. Ainsi :
    (2a) briser la glace
    (2b) Une fois la glace brisée, nous avons abordé de tels sujets.
    Ce qui oriente l’attention du côté d’autres paramètres. Comme nous considérons que c’est la structuration sémantique qui gouverne le fonctionnement syntaxique des SF, pas l’inverse, nous avons opéré dans les contenus sémantiques, qu’une séquence peut véhiculer, la distinction entre contenu catégoriel et contenu conceptuel. Le contenu catégoriel concerne en quelque sorte la forme du sens, c’est-à-dire le moyen dont dispose la langue pour opérer les découpages nécessaires à la dénomination des objets du monde. Dans ce cas, il concerne les parties du discours 12. Ce contenu est naturellement hiérarchiquement supérieur au contenu conceptuel qui, lui, fournit la matière particulière qui devrait se verser dans le premier type de contenu. Pour ce qui est du deuxième type de contenu, il comporte les éléments constitutifs de l’entité dénommée. Puisque son existence peut être prélangagière 13, comme c’est le cas pour les unités monolexicales, elle fournit donc la matière au signifié particulier de l’unité lexicale. Ainsi le concept serait-il une sorte de relais entre le monde et le signifié linguistique. Ce contenu conceptuel se construit dans les unités polylexicales que sont les SF soit d’une manière directe, c’est-à-dire là où les séquences comportent des constituants employés avec leur signification courante comme dans (3) :
    (3) avoir peur / faim / soif / raison ;
    soit d’une manière oblique14. Tel est le cas dans des unités comme en (4) :
    (4) prendre la tangente, passer l’arme à gauche, noyer le poisson …
    C’est en opérant cette opposition entre les deux types de contenu, catégoriel et conceptuel, que nous avons pu montrer que les séquences qui connaissent une rupture catégorielle, c’est-à-dire dont les catégories de départ et d’arrivée ne sont pas identiques, rejettent toute variation, du moins dans le cadre des catégories prédicatives, alors que celles qui sont conçues dans la même partie du discours s’inscrivent dans la gradation déjà mentionnée. Les premières, nous les considérons comme des séquences hétéro-entité, les secondes comme des auto-entité. Les exemples en (5) montrent comment s’opère un transfert catégoriel entre la séquence libre de départ et celle de l’arrivée :
    (5) (Il) trompe la mort (syntagme verbal) → un trompe-la-mort (syntagme nominal figé)
    à la mode (syntagme prépositionnel) → une femme à la mode (syntagme adjectival)
    Elle s’habille à la mode(syntagme adverbial)
    Ceux qui sont cités en (6) ne changent pas de catégorie, et par conséquent admettent certaines variations 15 :
    (6)Dieu fait la pluie et le beau temps (séquence verbale libre) → Luc fait la pluie et le beau temps (séquence verbale figée)
    Une très jeune fille l’a abordé (séquence nominale libre ) → Dominique est une jeune fille (séquence nominale figée)
    L’opacité sémantique ne serait alors qu’un élément situé au niveau du contenu conceptuel, plus particulièrement de celui des séquences à dénomination oblique. Ainsi ces deux types de contenu catégoriel et conceptuel permettraient-ils d’établir pour les principales parties du discours une typologie facilitant l’explication de leur fonctionnement syntaxique :
    (7)

    Parties du disc. N Adj. V Adv.
    Séquences

    Hétéro- + + +
    entité

    Auto- + (+)16 +
    entité

    17



    C’est seulement dans les cases auto-entité que se situerait la recherche de la gradation du figement et c’est là seulement qu’il faut faire intervenir le contenu conceptuel, lequel contenu se construit selon les mécanismes de la globalisation (MEJRI 1998) et de la conceptualisation (MEJRI 1998). Puisque l’espace qui nous est imparti ici ne nous permet pas de décrire ces deux mécanismes, nous nous contentons de rappeler seulement quelques-unes de leurs caractéristiques :
    - La globalisation est l’opération par laquelle la pluralité est ramenée à l’unicité : la SF dont le signifiant est polylexical ne peut avoir de signification qui lui correspond en tant qu’unité que lorsque la globalisation intervient pour opérer la synthèse sémantique nécessaire à l’unicité sémantique exigée par la SF (GRECIANO 1983, MEJRI 1997, 1998) ;
    - La conceptualisation dans la SF se fait nécessairement par et dans la langue puisque le concept se construit, à partir d’unités linguistiques autonomes ayant leurs propres concepts de départ. Cela ne peut s’effectuer que s’il y a des opérations de suspension référentielle reléguant au second plan les concepts initiaux des constituants grâce auxquels le nouveau concept prend naissance (GRECIANO 1983, MEJRI 1997,1998).
    Si nous appliquons ces deux opérations aux transformations propres à chaque partie du discours, nous constatons que certaines sont naturellement admises alors que d’autres ne le sont pas. Les premières ne touchent pas à l’intégrité du contenu conceptuel de la séquence ; elles concernent souvent les questions d’actualisation, le nombre par exemple pour les séquences nominales, le temps, la personne et le nombre pour les séquences verbales comme nous pouvons le constater en (8) :
    (8) . Une jeune fille → des jeunes filles
    . Casser sa pipe → Ils ont cassé leur pipe.
    Tel n’est pas le cas pour les transformations qui ne respectent pas cette intégrité, et ce parce qu’elles réactivent les contenus conceptuels propres à chaque constituant :
    (9). Une jeune fille → une très jeune fille.
    . Casser sa pipe → sa pipe a été cassée.
    La désintégration de l’unité polylexicale est ainsi assurée 18 .
    1.2.5. A la suite de cet exposé, il serait intéressant de savoir pourquoi le traitement du figement implique toutes les dimensions de la langue 19. Notre réponse est toute simple : c’est parce qu’il s’agit d’un fait lexical. Le lexique représente le siège vers lequel convergent toutes les dimensions : les phonèmes ne peuvent avoir d’existence hors des mots ; la syntaxe dite libre ne se conçoit qu’au moyen des unités lexicales véhiculant leurs constructions, traduites en termes de contraintes ; la sémantique prend racine d’abord dans le lexique, etc.20. Puisque le figement prend son origine dans les mots pour s’installer dans les mots, il est naturel que son traitement implique les mots.
    C’est en situant la problématique sous cet angle qu’on réalise jusqu’à quel point le figement est à la fois économique, problématique et heuristique.

    2. Le figement, une donnée économique
    Un système est dit économique quand il dispose de moyens dont l’efficacité (le rendement) est inversement proportionnelle à la quantité. C’est ainsi qu’on a vu dans la double articulation de la langue un moyen d’une très grande économie. Ce point de vue, appliqué au lexique, montre comment on peut obtenir un nombre non fini d’unités à partir des morphèmes disponibles au moyen des possibilités de combinaison offertes par la dérivation ou la composition française ou savante. Cette conception intègre parmi les moyens économiques toutes les formes de troncation (abréviation simple, siglaison, acronymie, etc.) en y voyant un outil qui fait le contrepoids des unités syntagmatiques très lourdes à manier dans le discours ; raison pour laquelle les syntagmes sont ramenés à des formes mono- ou disyllabiques du type :
    (10) syndrome d’immuno-déficience acquise sida
    Or, ce point de vue ferait des séquences figées un phénomène contraire au principe de l’économie. Nous voudrions dans ce qui suit critiquer cette façon de voir et montrer en quoi le figement participe à l’économie générale du système :
    S’agissant de l’économie perçue sous l’angle quantitatif, il n’y a aucun doute que ce point de vue serait pertinent à plus d’un titre, parce qu’il cherche à établir un rapport direct entre les moyens et les résultats et parce qu’il tient compte de l’efficacité des moyens mis en place. Il suffit d’y intégrer la notion de perspective pour qu’il soit plus général, plus englobant et par conséquent encore plus pertinent. Deux points nous serviront d’exemples pour y introduire la notion de perspective :
    2.1.1. Quel type d’unités polylexicales le figement produit ?
    Les considérations précédentes portant sur l’économie de la troncation n’intéressent en fait qu’une infime partie des parties du discours, essentiellement le nom et secondairement l’adjectif et l’adverbe. En plus, cela intéresse le plus souvent des usages marqués (scientifique, branché, jeune, socio-professionnel, etc.). Restent donc toutes les autres parties du discours. Là réside la vraie dimension économique du figement : il se charge de tout ce dont les autres procédés sont incapables. S’il n’est pas possible d’avoir des verbes tronqués, il serait plus économique de les faire multiplier par le biais de la polylexicalité. Mais là ne réside pas la question essentielle ; elle concerne surtout la formation des outils syntaxiques. Si le figement est l’unique processus par lequel se dote la langue de ses outils syntaxiques, c’est-à-dire les éléments transprédicatifs qui assurent l’organisation des unités dans le cadre de la phrase (ou du texte), cela signifie qu’on se place à un niveau beaucoup plus abstrait. Ces unités n’ont pas de valeur dénominative, elles se chargent de l’expression des principales catégories véhiculées par la langue et de la réalisation de toutes les fonctions exigées par la mise en discours. Ainsi les locutions prépositives et conjonctives assurent-elles les localisations spatiales et temporelles et les relations logiques :
    (11) . près de, loin de, autour de, le long de, à l’intérieur de, à l’extérieur de, etc.
    . avant de (que), après de (que), au moment où, jusqu’à ce que, etc.
    . pour que, afin(de) que, de peur de (que), de crainte de (que), etc.
    . à condition de(que), pourvu que, à moins que, pour peu que, etc.
    . étant donné que, du moment que, vu que, etc.
    . etc.
    Quant aux déterminants complexes, ils assurent l’actualisation de certaines catégories comme le nombre, la quantité, le genre, etc.
    (12) Une poignée d’individus, une kyrielle de solutions, etc.
    Pour ce qui est des pronoms, ils se chargent des fonctions anaphoriques et permettent ainsi d’assurer des fonctions indispensables à la cohésion discursive (cf. les relatifs composés par exemple).
    Comme on le voit, la gestion de l’économie obéit à une perspective différente de celle où se situe par exemple la troncation. Mais même si on se situe au niveau de la formation des unités lexicales à partir d’unités plus petites, le caractère économique du figement s’avère encore plus important.
    Partant de la double articulation du langage qui fait que les mots construits, les syntagmes et les phrases s’articulent en unités linguistiques plus petites douées d’un sens, les morphèmes, et que les morphèmes s’articulent en unités plus petites non douées de signification, les phonèmes, on ne peut que voir dans le figement un processus qui ajoute à la langue une troisième articulation. Si on représente ainsi la thèse de MARTINET :

    (13) lyk /akasesapip 2 unités (des syntagmes)
    lyk /a/kas/e/sa/pip 6 unités (des morphèmes) l/y/k/a/k/a/s/e/s/a/p/i/p 13 unités (des phonèmes)

    La première articulation, pour les SF, serait celle où la séquence est perçue dans sa globalité, laquelle séquence se subdivise en unités qui correspondent à celles de la première articulation de MARTINET ( la deuxième pour cette analyse) et où le sens est compositionnel ; arrive enfin la seconde articulation de MARTINET ( la troisième dans cette nouvelle perspective). Cela signifie que la langue se donne le moyen de réutiliser les unités de la première articulation (chez MARTINET) pour en faire un matériau pour la formation lexicale. Les unités monolexicales constitutives de la SF joueraient un rôle similaire à celui des morphèmes non autonomes pour les unités monolexicales construites. Or ces mêmes unités servent en quelque sorte de morphèmes pour la SF. En schéma :


    Séquence libre Séquence figée



    Première articulation :
    la globalité de la séquence


    Première articulation : Deuxième articulation :
    Unités douées de sens les constituants de la séquence


    Deuxième articulation : Troisième articulation :
    Unités dépourvues de sens unités dépourvues de sens



    Ainsi peut-on réaliser le caractère extrêmement économique du figement : il participe à la formation d’unités polylexicales touchant tout le spectre catégoriel, fournit à la langue son outillage syntaxique et y ajoute une sorte de troisième articulation qui fait de toutes les unités du lexique d’une langue des morphèmes d’un type particulier susceptibles de donner de nouvelles unités polylexicales. Si les quelques dizaines de phonèmes donnent quelques centaines de milliers d’unités monolexicales, ces dernières donnent au système des possibilités illimitées de création lexicale. Toute séquence discursive libre est théoriquement candidate au figement21.

    2.1.2.Pourquoi l’étude du figement est à la fois problématique et heuristique ?
    Comme nous avons pu le constater, si ce phénomène pose beaucoup de problèmes, c’est parce que son étude exige tout simplement une nouvelle approche ; ce qui remet en question certaines des analyses courantes. Cela se vérifie à tous les niveaux d’analyse :
    Sur le plan de l’appartenance catégorielle des unités lexicales, on a toujours classé les unités monolexicales en fonction de leur partie du discours, et ce en combinant des critères morphologiques et syntaxiques. Avec les unités polylexicales, une telle approche s’avère insuffisante pour deux raisons essentielles :
    La première concerne les séquences figées inclassables, c’est-à-dire dont la configuration ne cadre pas avec la répartition classique en partie du discours. Nous avons déjà cité La balle est dans le camp de + SN et à la + SN, nous y ajoutons tous les énoncés formulaires du type :
    (14) . Marché conclu !
    . Joyeux anniversaire !
    . A vos souhaits !
    . Bonne nuit ! (MEJRI 1997 : 30)
    Même si on considérait ces formules comme des énoncés phrastiques, on ne résoudrait pas le problème. Au contraire, on le compliquerait davantage : la phrase est-elle une catégorie ? De là découlent tous les problèmes relatifs à l’analyse des séquences phrastiques : quel statut doit-on leur donner ? peuvent-elles servir à dénommer, tout comme les noms par exemple ? quels critères de figement faut-il adopter ? Et tant d’autres problèmes non résolus ! (ANSCOMBRE 2000 et ici même ; KLEIBER 1998, 2000 et à paraître, MEJRI 1997 et 2001).
    C’est ce caractère problématique même qui assure la dimension heuristique du figement. Rien qu’en retenant les questions mentionnées, il devient possible :
    - de s’interroger sur la validité de la répartition catégorielle et de se demander pourquoi le figement opère des découpages arbitraires dans la chaîne syntagmatique ;
    - de poser les problèmes qui concernent l’espace syntaxique : serait-il limité au cadre de la phrase ? Mais puisque la phrase elle-même se fige et se réduit en une unité insécable en tant que telle dans le texte, y aurait-il un autre type de syntaxe qui s’intéresserait à tous les problèmes relatifs à l’insertion de ce type de phrase dans l’espace textuel ? Serions-nous conduit aux questions de cohérence discursive et de structuration textuelle ?
    - de soulever les problèmes qui concernent aussi la description des procédés morphologiques de formation des unités lexicales. Nous en avons discuté plus haut et ailleurs (MEJRI 2000) ; nous ajoutons que le fait même de souligner l’importance du figement dans la formation des unités lexicales, conduit inéluctablement :
    o à chercher à la situer par rapport aux mécanismes connus ;
    o à en déterminer les spécificités ;
    o et par conséquent, à reconstruire la nouvelle configuration des « procédés » ou « processus » de formation des mots.
    A ces questions, la réponse consisterait à dégager le système général des mécanismes de formation de mots. Jusque-là toutes les descriptions morphologiques ont ignoré le figement ; il est temps qu’on l’intègre dans un système où s’opposeraient tous les procédés classiques ( dérivation, troncation, etc.) en tant que procédés, au figement qui, lui, est un processus. Si le procédé met l’accent sur la manière dont on forme les mots, le processus s’inscrit plutôt dans une dynamique qui échappe à la volonté des locuteurs et qui ne se conçoit que dans le temps. C’est parce qu’il s’agit d’un processus que le figement serait premier alors que les procédés seraient seconds. C’est lui qui détermine le système, pas l’inverse. Nous avons eu l’occasion de décrire la nature des rapports qui existent entre ces deux types de mécanismes (MEJRI 2000), nous retenons ici seulement l’idée que c’est grâce au figement qu’on pourrait concevoir l’économie générale du système morphologique : toutes les questions relatives aux limites de la dérivation et à la répartition inégale des suffixes entre les catégories prédicatives et la continuité qui existe entre le figement et la préfixation, qui transforme les unités à valeur prépositionnelle ou adverbiale en préfixes,22 se trouvent ainsi intégrées dans une vision générale.
    Sur le plan syntaxique, l’étude du figement a permis de revoir la conception absolue qu’on a toujours eue de la syntaxe libre et de la syntaxe figée. En introduisant la notion de degré de figement, il a été possible de réviser certaines conceptions qui ne tenaient pas compte de l’extrême complexité des questions de syntaxe. Au lieu de ne voir les contraintes que du côté du figement et la liberté combinatoire que du côté de la syntaxe libre, avec cette nouvelle perspective, on ferait de la syntaxe un continuum dans lequel s’inscrivent toutes les contraintes propres aux constructions et au figement ; les SF se distingueraient des combinaisons libres par une plus grande solidarité entre les constituants, solidarité qui reste à mesurer pour tous les types de séquences.
    Les perspectives nouvelles ouvertes par l’étude du figement sont très prometteuses sur le plan sémantique. Nous avons déjà évoqué les opérations sémantiques qui interviennent dans la synthèse sémantique des SF ; nous retenons seulement la question de la polylexicalité. Il nous a été donné d’affirmer que « la polylexicalité serait à la SF ce que la polysémie est à l’unité monolexicale » (MEJRI 1996, 1997). Une telle affirmation repose sur le constat que l’unité monolexicale , vu son signifiant unique, ne peut créer de paradigme que sémantique ; elle n’a comme champ d’« extension » que la polysémie : autant d’emplois que de significations. Tel n’est pas le cas de la SF, qui présente la caractéristique d’être polylexicale. Son analyse ne peut en aucune façon se faire dans la perspective de la polysémie, le traitement que lui réservent les lexicographes ne traduit pas la réalité des séquences. Si on considère qu’une SF est réductible à l’un de ses constituants, ce qui est généralement l’entrée sous laquelle est traitée la SF, cela signifie qu’on fait abstraction des autres constituants. Or une SF est irréductible à l’un de ses constituants. Il s’agit d’une unité polylexicale où le constituant participe avec les autres constituants à la signification globale de la séquence. C’est pourquoi au lieu de parler de polysémie, il serait plus adéquat de parler de dédoublement. Toute SF serait ainsi analysée en séquence libre où chaque constituant existe pour lui-même et où le sens est compositionnel ou littéral, et en séquence globale, où la signification ne peut correspondre qu’à la totalité des constituants. C’est en introduisant une telle dimension qu’une relecture des thèses polysémiques s’impose23.

    3. Perspectives
    Devant la valeur heuristique certaine de l’étude du figement, il serait utile de souligner l’importance des perspectives qu’ouvre une telle entreprise :
    - Elle élargit le champ des études lexicales en y intégrant les séquences phrastiques ; ce qui introduit des considérations qui dépassent le cadre conventionnel de la lexicologie ;
    - Elle restructure les découpages classiques des disciplines linguistiques : en tenant compte des SF, on ne peut que relativiser les découpages tranchées des disciplines diverses pour y substituer une réorganisation qui voit dans le lexique un point de départ obligé vers lequel convergent toutes les autres dimensions linguistiques; un tel travail, bien que sérieusement entamé par des travaux comme ceux de L.L.I (Université de Paris XIII), 24 n’arrive pas encore à s’imposer. Vu l’importance du figement dans le système de la langue et le caractère central du lexique, cette perspective finira, à notre avis, par s’imposer en tant que réalité incontournable ;
    - Elle remet en chantier des concepts fondamentaux de la linguistique. Rien que pour illustrer un tel renouveau, nous retenons les concepts d’arbitraire du signe, de sélection paradigmatique, de polysémie, de catégorisation en parties du discours, etc.(cf. MEJRI 1998).
    Nous pouvons encore énumérer les multiples impacts que l’étude du figement a sur le traitement des faits linguistiques, nous nous limitons seulement aux implications pratiques d’un tel phénomène :
    Au niveau de la traduction, tout un champ de recherche se dessine devant les linguistes : dégager ce qui est universel de ce qui est propre aux langues particulières ; distinguer les équivalences des correspondances, établir des relations d’équivalence entre unités polylexicales dans une langue et unités monolexicales dans une autre, mieux cerner la part de la stéréotypie et son champ d’action dans chacune des langues comparées, etc. 25 ;
    Sur un autre plan, celui de l’analyse du discours, il et certain que le figement ouvre de nouvelles perspectives comme celle qui intéresse la fonction emblématique des proverbes dans le discours, les jeux de mots qui structurent en grande partie les textes et qui servent de révélateur du fonctionnement des unités lexicales.
    Il serait aisé de multiplier les perspectives qu’ouvre ce champ d’étude, l’exposé qui précède en est une illustration ; ce qui serait intéressant de mentionner en guise de conclusion, c’est que le figement, de par son importance à la fois quantitative et qualitative, interpelle toutes les disciplines linguistiques et touche à toutes les dimensions du système. L’étudier selon la place qui lui revient conduirait inéluctablement à revisiter l’essentiel des concepts méthodologiques de la linguistique actuellement considérés comme immuables.


    Salah MEJRI
    Université de la Manouba, Tunisie






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    Nom adjectif verbe adverbe
    1+Q 1+q 1+q 1 suffixe






    Le figement lexical

    Salah MEJRI
    Université de la Manouba, Tunisie
    salah.mejri@flm.rnu.tn



    (1) Luc a cassé sa pipe
    *Sa pipe a été cassée par Luc

    (2a) briser la glace

    (2b) Une fois la glace brisée, nous avons abordé de tels sujets.

    (3) avoir peur / faim / soif / raison ;

    (4) prendre la tangente, passer l’arme à gauche, noyer le poisson …

    (5) (Il) trompe la mort (syntagme verbal) → un trompe-la-mort (syntagme nominal figé)
    à la mode (syntagme prépositionnel) → une femme à la mode (syntagme adjectival)
    Elle s’habille à la mode(syntagme adverbial)
    (6)Dieu fait la pluie et le beau temps (séquence verbale libre) → Luc fait la pluie et le beau temps (séquence verbale figée)
    Une très jeune fille l’a abordé (séquence nominale libre ) → Dominique est une jeune fille (séquence nominale figée)

    (7)

    Parties du disc. N Adj. V Adv.
    Séquences

    Hétéro- + + +
    entité

    Auto- + (+)
    +
    entité


    (8) . Une jeune fille → des jeunes filles
    . Casser sa pipe → Ils ont cassé leur pipe.

    (9). Une jeune fille → une très jeune fille.
    . Casser sa pipe → sa pipe a été cassée.

    (10) syndrome d’immuno-déficience acquise →sida

    (11) . près de, loin de, autour de, le long de, à l’intérieur de, à l’extérieur de, etc.
    . avant de (que), après de (que), au moment où, jusqu’à ce que, etc.
    . pour que, afin(de) que, de peur de (que), de crainte de (que), etc.
    . à condition de(que), pourvu que, à moins que, pour peu que, etc.
    . étant donné que, du moment que, vu que, etc.
    . etc.

    (12) Une poignée d’individus, une kyrielle de solutions, etc.

    (13) lyk /akasesapip 2 unités (des syntagmes)
    lyk /a/kas/e/sa/pip 6 unités (des morphèmes) l/y/k/a/k/a/s/e/s/a/p/i/p 13 unités (des phonèmes)









    Séquence libre Séquence figée



    Première articulation :
    la globalité de la séquence


    Première articulation : Deuxième articulation :
    Unités douées de sens les constituants de la séquence


    Deuxième articulation : Troisième articulation :
    Unités dépourvues de sens unités dépourvues de sens



    (14) . Marché conclu !
    . Joyeux anniversaire !
    . A vos souhaits !
    . Bonne nuit ! (MEJRI 1997 : 30)



    BIBLIOGRAPHIE


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    محمد لعضمات :lol:
يعمل...
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